le 16 Octobre 2016, Son ecellence Monsieur Clément MOUAMBA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement et Madame Anne-Rose Suze Percy FILIPPINI, Représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture lors de la célébration de la Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA), conjointement avec la célébration du 40ème anniversaire de la FAO en République du Congo
Célébration conjointe de la JMA 2017 et du 40ième anniversaire de la FAO en République du Congo et remise offcielle des résultats du RGA
Allocution de Mme la Représentante de la FAO
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Monsieur le Président du Sénat ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Son Excellence Madame l’Ambassadrice de la République Centrafricaine au Congo, Doyenne du Corps Diplomatique ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;
Vénérables Sénateurs ;
Honorables Députés ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Agences du Système des Nations Unies en République du Congo et chers Collègues ;
Mesdames et Messieurs les Conseillers du Chef de l’Etat ;
Mesdames et Messieurs les représentant de la société civile et du secteur privé
Mesdames et Messieurs les Autorité politiques, administratives, civiles et militaires, en vos rangs et grades respectés ;
Distingués invités Mesdames et Messieurs,
Nous voici ici rassemblés dans l’enceinte de ce merveilleux complexe La Concorde de Kintélé pour célébrer un double événement, à savoir la journée mondiale de l’alimentation et les 40 ans d’existence du Bureau de la FAO en République du Congo.
Permettez-moi avant de poursuivre mon propos, de vous adresser au nom de Monsieur José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO et en mon nom propre, mes sincères salutations pour avoir rehaussé de votre présence la célébration de ces deux évènements.
Monsieur le Premier Ministre,
Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de partager avec vous en cette circonstance quelques éléments clés sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde tel qu’évalué par la FAO, le PAM, le FIDA, l’UNICEF et l’OMS en 2017.
Le nombre de personnes dans le monde souffrant de sous-alimentation chronique a augmenté, passant de 777 millions en 2015 à 815 millions en 2016.
La situation en matière de sécurité alimentaire a empiré, notamment dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie de l’Ouest, et la dégradation a été observée plus particulièrement dans les contextes de conflit et de conflit associé à des sécheresses ou des inondations.
L’Afrique est la région la plus touchée par l’insécurité alimentaire, avec une proportion qui atteint pas moins de 27,4 pour cent de sa population, soit pratiquement quatre fois plus que les niveaux observés dans les autres régions du monde en 2016. Il s’agit également de l’une des régions où l’insécurité alimentaire prend de l’ampleur, plus particulièrement en Afrique subsaharienne, où l’on a constaté une progression de près de trois points de pourcentage de 2014 à 2016.
Bien que La prévalence du retard de croissance a baissé, passant de 29,5 à 22,9 pour cent entre 2005 et 2016, la situation nutritionnelle reste préoccupante à l’échelle mondiale avec 155 millions d’enfants de moins de 5 ans qui continuent à souffrir de malnutrition.
En 2016, l’émaciation a concerné 1 enfant de moins de 5 ans sur douze (soit 52 millions), dont plus de la moitié (27,6 millions) en Asie du Sud. Les multiples formes de la malnutrition coexistent, des pays affichant à la fois, des taux élevés de dénutrition chez l’enfant, d’anémie chez la femme et d’obésité chez l’adulte.
L’augmentation des taux de surpoids et d’obésité ajoute à ces inquiétudes. L’excès pondéral et l’obésité progressent dans toutes les régions pour les adultes. Par ailleurs, 41 millions d’enfants de moins de 5 ans sont en excès pondéral.
Mesdames et Messieurs,
L’apparition et la persistance de nombreux foyers de tensions à travers le monde ont des conséquences graves sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette situation est exacerbée par les conflits, les chocs climatiques, l’exode rural et les migrations et s’est aggravée par des sécheresses ou des inondations parfois liées au phénomène El Niño.
Par ailleurs le ralentissement économique a un impact à la fois sur les disponibilités alimentaires, et le pouvoir d’achat des ménages et entraine une dégradation significative des conditions de vie des plus vulnérables. A part les conflits, les crises économiques provoquent des migrations.
Aujourd’hui, le monde a enregistré depuis 2015,près de 244 millions de migrants, ce qui représente une hausse de 40% depuis 2000. Ce chiffre inclut les 150 millions de travailleurs migrants. Les jeunes de 15-34 ans représentent environ un tiers de ces migrants tandis que les femmes en représentent presque la moitié, dont un nombre important est originaire des zones rurales. Dans la plupart des pays africains, 50% des foyers ruraux comptent au moins un migrant.
Monsieur le Premier Ministre,
Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
Fort de ce qui précède, la communauté internationale interpelle aujourd’hui la conscience et l’intelligence de tous à accorder une attention particulière aux conséquences et impacts liés aux migrations auxquelles sont exposés de nombreux peuples à travers le monde.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition 2016-2025 appellent l’ensemble des pays et des parties prenantes à en finir avec la faim et à prévenir toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030 à travers la mise en place d’actions ambitieuses centrées sur les 169 cibles des 17 Objectifs de développement durable (ODD) qui ont été retenues.
La faim et la pauvreté extrême peuvent être éliminées grâce à une combinaison de mesures de protection sociale et d’investissements ciblés dans des activités productives. Les programmes de protection sociale, y compris les initiatives de nutrition ciblées, aident mieux les petits exploitants agricoles, et autres ménages pauvres, à surmonter des difficultés financières et à mieux gérer les risques. Ces programmes renforcent leur capacité à investir et participent efficacement à leur autonomisation.
Les programmes d’alimentation et de nutrition en milieu scolaire, les transferts d’argent en espèces et les programmes de soins de santé offrent des formes de revenus de base et donc l’accès à une meilleure alimentation, aux soins, à l'éducation et à des emplois décents pour les personnes vivant dans des environnements difficiles.
Il est donc impératif que nous construisions et encouragions les partenariats et les synergies entre tous les acteurs, y compris les universités, la société civile et le secteur privé, pour rassembler les forces nécessaires à l’augmentation de la résilience et parvenir à un développement durable et équitable.
Mesdames, Messieurs,
Cette Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA) qui intègre, depuis longtemps nos traditions, se déroule dans le cadre de la semaine des Nations Unies et a pour but de renforcer la sensibilisation et l'action de la FAO et du PAM en faveur des victimes de la faim. Pour cette année 2017, le thème retenu et qui résume les préoccupations du moment s’intitule : « Changeons l’avenir des migrations : investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ». Le choix de ce thème est le reflet de l’épineuse question soulevée par les difficiles conditions de vie rencontrées par de nombreux peuples soumis à l’insécurité alimentaire et aux migrations.
Les motivations et les conséquences de ces migrations sont intimement liées aux objectifs globaux de la FAO que sont la lutte contre la faim, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté rurale et la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles. Dans ce contexte, la FAO a un rôle essentiel à jouer dans la réduction des migrations rurales, en raison de son expérience d’appui à la création de meilleures conditions de vie et à des moyens de subsistances résilients dans les zones rurales. Avec ses partenaires de développement, la FAO s’est aussi engagée à élargir son champ d’action en vue de renforcer la contribution positive des migrants, des réfugiés et des déplacés internes pour réduire la pauvreté, pour la sécurité alimentaire et la nutrition et pour la résilience des foyers ruraux.
Grâce à sa grande expérience, la FAO est prête à soutenir les gouvernements des Etats membres à consolider le développement agricole et rural, capable de contribuer à traiter les causes profondes des migrations et renforcer la résilience à la fois des déplacés et des communautés d'accueil, en préparant le terrain pour le redressement à long terme.
Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
Cette année, cette célébration revêt un caractère spécial car elle est couplée avec la célébration du 40ème anniversaire de la création d’environ 55 bureaux de la FAO à travers le monde. Cette année, 23 pays sont concernés, y compris la République du Congo dont le bureau a été créé en 1977 ici à Brazzaville.
Il y a donc quarante ans que le Congo abrite un bureau de la FAO. Au cours de cette période, beaucoup de réalisations ont été faites en termes d’accompagnement du gouvernement et du peuple congolais dans leur processus de développement national à travers le secteur agricole.
La dynamique de coopération qui s’est établie a permis à la FAO d’apporter son assistance technique et financière à l’élaboration, la mise en œuvre et la révision des politiques sectorielles ainsi que la définition des stratégies de développement des filières agricoles. L’assistance fournie par la FAO a permis d’enregistrer d’importants résultats en matière de renforcement des capacités institutionnelles de plusieurs départements ministériels, d’élaboration de documents de politiques et de stratégies du secteur agricole et rural et de mise en œuvre de projets dans les domaines des statistiques agricoles, de la gouvernance foncière, de la recherche scientifique agricole, de renforcement des capacités des organisations paysannes et d’associations de producteurs agricoles, de la gestion durable des forêts, de la petite agriculture, l’apiculture, de l’élevage de la pêche et de l’aquaculture.
Cette longue et riche coopération est alignée sur le plan national de développement (PND) du pays à travers le cadre de programmation pays (CPP) et en accord avec le plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement du Congo (UNDAF).
Monsieur le Premier Ministre,
Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi l’occasion de rendre un vibrant hommage à la République du Congo et d’adresser mon profond respect à Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République.
Mes hommages s’adressent également au Parlement et au Gouvernement (représenté par vous ici Monsieur le Premier Ministre) pour la qualité de notre coopération durant ces quarante dernières années.
Je saisis cette opportunité pour saluer Monsieur le Vice-Premier Ministre et tous les Ministres qui ont d’une façon ou d’une autre facilité la concrétisation de cette coopération.
Je voudrais saluer de manière spéciale le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche pour son engagement en faveur du monde agricole et rural ainsi que pour sa disponibilité et sa dynamique coopération.
Permettez-moi d’étendre mes remerciements aux Ministres en charge des Affaires Etrangères, du Plan, de l’Economie et des Finances, de la Communication, de l’Economie forestière, de la Recherche Scientifique, du Tourisme et l’Environnement, des Affaires Sociales, des Affaires Foncières, de la Promotion de la Femme, de la Santé, de la Jeunesse, des Petites et Moyennes Entreprises, des Hydrocarbures, de l’Education, de l’Enseignement Supérieur, de l’Enseignement Technique et Professionnel.
Mes remerciements s’adressent autant aux Conseillers du Chef de l’Etat, du Premier Ministre et des différents Ministres aux Responsables centraux et départementaux.
Je voudrais aussi remercier les autorités locales et départementales en particulier les Préfets, les Présidents des Conseils Départementaux et Municipaux, les Maires sans oublier les Sages et les Notables pour leur précieuse contribution à la mise en œuvre de nos actions sur le terrain.
Je salue également les Organisations Paysannes et les Associations de Producteurs, la Société Civile et au Secteur privé.
Mes remerciements s’adressent enfin à tous les partenaires techniques et financiers et à ma Famille des Nations Unies.
Je vous remercie de votre aimable attention.